mardi 5 juillet 2011

Ouvéa






Mes quelques jours à Ouvéa avec le Chapitô furent plus qu'un simple voyage mais une véritable initiation à la vie, une expédition sur des rives humaines insoupçonnées. Récit.

La terre qui nous a accueillie, l’équipe du Chapitô, les artistes et moi, a une histoire particulière. Le genre d’histoire qui ne fait pas toujours plaisir à entendre. Une histoire de guerre, de sang et de cris de rage. Nous sommes en 1988, le climat politique est tendu, de violents affrontements vont opposer un groupe d’indépendantistes et les représentants de l’ordre français de l’île. Représailles, prise d’otages et exécutions marqueront à jamais les esprits d’Iaai.

Fouler la terre électrisée par de tels évènements n’est jamais facile. J’ai ressenti une angoisse assez palpable ; quels liens peut-on espérer ? les pensées ont-elles évoluer ? Sans aller jusqu’à la peur, l’appréhension était tout de même présente. Pendant que le soleil disparaissait doucement dans une lumière dont le pacifique sud a le secret, le Chapitô et la tribu de Gossanah ont échangé la coutume d’arrivée. Et c’est à ce moment précis, à cette rencontre inaltérée, simple et précieuse entre deux êtres, deux cultures que la magie humaine a opéré…

Nous avons été reçu avec une belle générosité. Les partages furent riches en apprentissage et en transmission. La parole a circulée tout autour du Chapitô, figure vecteur de rencontres. Pendant qu’un jeune racontait son périple pour le tournage de L’ordre et la morale à Tahiti, un autre groupe aidait les techniciens à monter les projecteurs sur les ponts lumières. Ainsi passaient les journées sur le grand terrain de foot de la tribu ; entre partie de volley, atelier théâtre avec les enfants, spectacles évocateurs de l’identité du pays, bougnats poulet et coco germées et pour finir des moments d’échange artistique et culturel rares.

Si le destin de la Nouvelle Calédonie reste incertain et que l’on ne peut décidément pas compter sur les politiques du pays pour arranger les choses, nous pouvons réellement faire confiance au peuple et aux artistes de cette terre qui construisent ensemble tous les jours l’avenir.

2 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Parfait.

11 juillet 2011 à 16:31  
Anonymous Anonyme a dit...

super bien écrit Léna, bravo et merçi pour mon illustration du petit prince.
trés bon week end
mathieu venon

25 août 2011 à 21:43  

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